-- Leo's gemini proxy
-- Connecting to unbon.cafe:1965...
-- Connected
-- Sending request
-- Meta line: 20 text/gemini;
Dans l’image occidentale classique, dormir est un besoin qui requiert une multitude de matériel avec au minima : sommier, matelas, coussin, couette, et tout le textile lié. Tout cet équipement est consommateur en termes d’espace, d’énergie lors de la production, de transport, et d'entretien[1]. Il existe des alternatives à ce modèle, comme celui du futon en Asie, mais également celui du hamac plutôt associé à la culture hispanique. D’abord considéré comme accessoire de loisir, il se révèle un substitut pertinent au lit. À la fois économique et mobile, c’est un équipement qui me semble important de considérer en réponse au néo-nomadisme et, malheureusement, le déréglement climatique.
Considéré à tort comme un simple équipement de loisir par temps estival, la fonction de support du hamac peut s’appliquer dans de nombreuses situations.
Fondamentalement, un hamac se résume à une toile tendue. Cette simplicité lui offre une grande versatilité d’utilisations, faisant écho au furoshiki[2], notamment en tant qu’équipement de camping. La question fait l’objet d’une littérature étendue qui a été particulièrement étudiée par D.Hansen sur son blog[3]. Il y fait notamment une comparaison entre hamac et tente, et leurs différents champs d’applications. Entre autres, ses ouvrages éponymes prodiguent ce qu’il y a à savoir sur l’utilisation d’un hamac en général.
Le hamac reste une solution de sommeil majeure dans certaines régions. Je pense par exemple à la Guyane Française où des carbets sont bâtis de telle sorte qu’on puisse y installer des hamacs. En dehors de ces régions, il sera rare de trouver support à son hamac, aussi, n’étant pas propriétaire, l’idée de percer des trous dans les murs peut être rédibitoire – je considère que deux arbres dans son salon n’est pas non plus envisageable. Il existe heureusement pour cela des supports mobiles. Généralement métalliques, ces derniers ont l’avantage de pouvoir être montés, démontés et déplacés aisément – par rapport à un sommier. Le support que j’ai actuellement, bien que légèrement inquiétant sur sa solidité, mesure 2.6 m de long pour 1.1 m de large. Et je parle ici d’une simple ossature, ce qui en fait un avantage que ce soit pour l’entretien du sol ou pour gagner de l'espace. À un peu moins de 40 cm de hauteur lorsqu’occupé – soit la hauteur de mes tibias – cela en fait également une solution d’assise particulièrement ergonomique mis à part pour l’absence de dossier. Détail qui ne m’a pas échappé de telle sorte à ce que je l’utilise également comme siège que ce soit pour travailler ou les repas. Autrement dit, pas non plus besoin de canapé.
Parmi les choses essentielles, il faut retenir qu’utiliser un hamac requiert un minimum de préparation. Pour l’installation, il sera possible d’obtenir différentes tensions du tissu de la même manière qu’un matelas sera ferme ou mou. Un bon point de départ est une installation où – à vide – la toile pend à 30° par rapport à l’horizontale. Une astuce consiste à projeter le rapport entre son pouce et son index, deux points séparés de la longueur d’un index et de la hauteur d’un pouce feront un site adéquat pour s’installer. Le point principal que j’ai regretté ignorer à ma première utilisation en conditions réelles – ne jamais oublier de faire des tests en amont de la mise en situation – est l’absence de tampon calorifique sous le corps – voire au dessus si vous avez choisi de ne pas avoir de couette. Contrairement à un matelas où la chaleur s’accumule, dans un hamac seule une toile sépare de l’air. La convection thermique est un phénomène physique où un échange de chaleur se produit entre un fluide et un solide. En l’occurence, suspendu au dessus du sol, l’arrière du corps est une source de chaleur qui alimente cette convection et apportera continuellement un air froid. Plaisant en été, un cauchemar en hiver. Pour l’anecdote, j’ai eu le plaisir d’en faire l’expérience – ainsi que celle de la rosée matinale sur un terrain herbeux à proximité d’un cours d’eau suite à un orage – au mois de mai alors que je pensais naïvement pouvoir dormir à la belle étoile à une température de 17°C. Le réveil a été rude. Une solution à cela est de recréer un tampon calorifique, par exemple à l’aide d’une seconde toile autour de la première comme une chaussette – totalisant deux tissus, soit toujours bien moins que pour un lit classique.
Au total, investir dans un hamac s’est révélé être pour moi un gain sur de multiples aspects – mobilité, espace, budget. Payer 100 € dans une toile et un support m’a permis de potentiellement économiser le prix d’un canapé (~300 €) et d’un lit complet (~300 €). Je dis bien potentiellement, ma moité étant encore sceptique sur l’idée, et possédant déjà lit et canapé dont il faudra s’accomoder encore quelques temps. Il n’en reste que j’ai déjà procédé à trois déménagement avec mon équipement, chaque fois renforçant l’idée que ce fut une bonne solution à mon nomadisme.
Fin septembre, les températures nocturnes dans ma chambre sont descendues à 21°C. C'est apparemment trop bas pour continuer en tshirt avec un plaid, et je me suis réveillé plusieurs fois à 3 h. Mettre un sweatshirt et des chaussettes semble suffire à ces températures, mais il reste encore de la marge pour atteindre l'hiver, j'ai souvenir de nuits où j'étais sous les 16°C par soucis d'économies (et parce que c'était suffisant dans un lit).
Suite à un 4e déménagement en solitaire – J'ai dit que le hamac est adapté au nomadisme ? — je n'ai désormais plus ni lit, ni canapé. L'occasion de tester le hamac sur la durée, en particulier avec l'arrivée de la saison froide. J'ai notamment étudié la question de l'isolation thermique, deux solutions s'offrent à moi à savoir :
un sac de couchage. Assez large pour contenir le hamac, et ainsi ne pas être compressé sous mon poids ;
un tapis.
Pour le tapis, Décathlon propose sous la marque Forclaz une gamme de tapis mousse avec une résistance thermique de 1 (> 15°C) à 2,2 R (selon norme ASTM F3340-18). L'ordre de grandeur donnée est le suivant :
0 à 1.9 : Utilisation saison chaude uniquement ;
2 à 3 : Utilisation sur 2 ou 3 saisons – > 5°C ;
3 à 4 : Utilisation sur 4 saisons ;
4,5 et + : Utilisation sur 4 saisons et en conditions extrêmes (glacier, grand nord et haute altitude).
Le prix étant d'une dizaine d'euros, je me suis laissé tenter par un tapis. Certains modèles sont même aluminisés de manière à augmenter la réflexion des émissions infrarouges (ici émises par le corps). L'indice R associé n'est que de 2,2 (Pour une vingtaine d'euros), j'aurais préféré plus proche de 4, mais le prix est assez faible pour que je puisse en faire le test sans remord (et combiner avec d'autres éléments par la suite). Comparer différents éléments à mes différents seuil de température me permet également de faire une approximation sur l'équivalence entre l'indice R et l'impact à échelle individuelle pour laquelle les Clo sont plus appropriés.
Le résultat ne s'est pas fait attendre, et j'ai gagné l'équivalent d'au moins 6 °C puisqu'à 22 °C j'avais un ressenti d'au moins 28 °C au matin.
-- Response ended
-- Page fetched on Sun May 19 01:56:43 2024