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Si j'avais une confession à faire, c'est que j'ai une obsession pour le sucre. Pas tant sous sa forme simple, mais surtout comme féculent. Riz, pâte, pain, céréales, tout y passe et en grandes quantités.
Chance ou facteur causal, les glucides[1] font partie des aliments les moins onéreux. Il n'en reste qu'un centime est un centime, et que si je peux en avoir plus pour le même prix je ne vais pas me gêner. D'où la raison de cette note de réflexion autour du pain.
Soit une consommation de 1 kg de pain par semaine — La moyenne française étant de l'ordre de 700 g tout âge confondu, les jeunes ayant tendance à en consommer 34 g contre 122 chez les plus de 55 ans[2].
En simplifiant la composition de celui-ci à de la farine et de l'eau[3] — la levure commerciale pouvant être substituée par du levain — à hauteur de 100:70, alors le budget théorique en matière première de pain hebdomadaire serait de :
mFarine = 588 g
prix(mFarine) ≃ 0,45 €
mEau = 411 g
VEau = 411 mL = 4,11.10⁻⁴ m³
prix(VEau) ≃ 0 €
Le prix de la farine T55 en marque générique, me revient à 0,77 €.kg⁻¹. Le tarif de l'eau est de l'ordre de 1,11 €.m⁻³ — ce qui est ici grandement négligeable. Autrement dit, ma consommation hebdomadaire en pain me coûterait 0,77 € en matière première, exclusivement via la farine.
À défaut de faire soi-même son pain, on peut payer des gens pour ça.
Le sachet marque distributeur de 825 g que j'achète usuellement coûte 1,85 €, soit 2,25 €.kg⁻¹. En boulangerie, le prix est plus élevé vers les 4 €.kg⁻¹.
Par différence avec le coût de matière première calculé ci-dessus — estimé, on est bien d'accord que les produits commerciaux se limitent pas à de la farine premier prix —, alors je paie 1,48 € pour le service.
La machine à pain se veut être une solution unique permettant de simplifier le processus en automatisant le pétrissage et la cuisson du pain à partir des ingrédients.
On peut estimer à partir de la puissance, et des temps de cuisson de différentes machines à pain, de l'énergie nécessaire à 2 kWh par miche (Cette valeur varie grandement puisque d'autres mesures orienteraient vers une valeur de 0,4 kWh). Le tarif de l'électricité est de l'ordre de 0,22 €.kWh⁻¹, alors :
PCuisson = 2 kWh
prix(PCuisson) ≃ 0,45 €
Le coût total estimé pour 1 kg de pain cuit à la machine serait ainsi de 0,90 €. Cela représente une économie par semaine de 1,35 € par rapport à la grande distribution, ou 70 € par an si ma consommation ne change pas.
Ne disposant pas déjà de cet appareil, l'économie n'est pas directe. À raison de 1 kg de pain par semaine, et l'achat d'un appareil entrée de gamme à environ 100 €, alors la machine serait amortie au bout de 74 semaines (Ou 19 mois) à partir de quoi seulement j'aurais une économie nette. Sur la base d'une espérance de vie de 80 ans, alors oui, une machine à pain est pertinente sur le plan économique.
Reste que la machine m'apparaît difficilement justifiable sur le plan environnemental. Une machine à pain représente 10 kg eq. CO₂ sur une année d'usage, principalement via son utilisation (40 %), et l'impact des matières premières (20 %), pour un impact en sortie d'usine d'environ 40 kg eq. CO₂, quasi exclusivement dû aux matières premières (80 %)[4]. Par masse de produit, ça en fait un des élément au contenu carbone le plus élevé. Le meilleur déchet — ici impact carbone — c'est celui qui n'est pas produit, cela s'applique très bien ici puisque comme montré c'est l'usage qui va pré-dominer dans le bilan général. Et n'est fait état ici que de l'impact carbone, et pas de l'épuisement de ressources telles que des métaux rares.
Plutôt qu'un appareil supplémentaire, ma cuisine est déjà équipée à l'aide d'un four. Alimenté au gaz, ça fait mal à l'empreinte carbone. J'utilise des bouteilles de 13 kg à 40 € – que je transporte par voiture –, mais pour simplifier le calcul j'utilise les valeurs du gaz de ville à 0,15 €.kWh⁻¹. Mon four a une puissance nominale de 2,8 kW, et il faut généralement une heure de cuisson pour du pain ; Une fournée me coûterait approximativement 42 centimes soit le même prix que pour l'électricité de la machine à pain.
Ce coût est d'autant plus réduit que le four permet de cuire différents aliments en parallèle, comme des tartes ou autres joyeusetés.
En terme de ressources un four est également moins impactant puisque, sauf exceptions, celui-ci n'est pas bourré d'électronique.
Ceci étant dit, il ne reste guère d'arguments pour la machine à pain (en particulier si le four est électrique). Le seul restant étant le travail de la pâte ce qui, avouons le nous, peut-être relativement simple[5][6][7][8][9][10].
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