mariage de Maria Braun-Un film de Rainer Werner Fassbinder-Avec Hanna Schygulla, Klaus Löwitsch, Ivan Desny, Elisabeth Trisenaar.

1945.Maria Braun est une jeune femme qui survit dans une Allemagne dévastée par la guerre.

Elle fait partie de ces cohortes pathétiques de femmes arpentant les rues quotidiennement à la recherche de leurs hommes portés disparus.

Son mariage avec Herman Braun, officier nazi, a été scellé deux ans auparavant sous les bombes et leur vie conjugale n'a durée que quelques jours.

Pourtant, elle s'accroche au rêve du retour de son mari disparu et ne perd pas espoir, mue par un élan vital hors du commun.

Pour situer ce que j'ai pensé du film, il faut se figurer le petit bonhomme du magazine télérama, lorsqu'il est extatique.

Si vous n'avez pas la référence, c'est pas grave, disons que le film m'a rendu vraiment jouasse.

J'aime en effet tout particulièrement les films qui montre une trajectoire humaine, sans jugement moral de la part du réalisateur sur le personnage.

Ces films comme Barry Lindon de Kubrick, ou, en moins connu, Lola Montes de Max Ophuls sont un peu mon Graal cinématographique.

Je ne sais pas si le mariage de Maria Braun est à comparer avec ces films, mais la force vitale de Maria, sa détermination, font qu'elle va au devant de la vie, la provoque, et son personnage se situe largement au delà de la morale.

Même si, à vouloir se frotter à l'existence dans tous ses aspects, en chemin, on rencontre ses aléas...

Le film fait parti d'un trilogie qui illustre la reconstruction de l'Allemagne après le nazisme.

Le personnage de Maria Braun figure littéralement l'Allemagne, sa trajectoire se confondant avec l'histoire du pays.

Elle s'acoquine un temps avec un soldat américain puis se lance ensuite dans l'avenir en choisissant de faire des affaires avec l'Europe et Les états unis.

Il est impossible de ne pas considérer ce film comme politique, quand les images de fin du film montrent les différents chanceliers ayant dirigés l'Allemagne sur la période qui est racontée.

Le film se termine au moment de la victoire en coupe du monde de l'Allemagne de l'ouest, en 1954.

J'avoue être moins sensible à l'aspect politique du film, peut être est ce une question de contexte historique (ça date).

Dans les bonus du dvd, une conférencière de la cinémathèque dit que la force de Fassbinder est de rendre cinématographique et populaire, des réflexions très intellectuelles et politiques.

C'est exactement ça : J'ai été ébloui par la mise en scène et fascinée par personnage mais je suis un peu passé à côté de la dimension politique du film.

Disons que je préfère voir l'aspect politique comme secondaire, même si c'est ce qui a présidé à la création du film, tant le talent artistique de Fassbinder est éblouissant.

Mention spéciale a l'actrice Hanna Shygulla, familière apparemment du cinéma de Fassbinder, elle est inoubliable dans son rôle.

Je crois que je vais me dégotter les deux autres films de cette trilogie(Lola, une femme Allemande et Véronika Voss).