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blonde platine-Un film de Frank Capra-Avec Robert Williams, Jean Harlow, Loretta Young.


Stew Smith, un reporter pour la presse à scandale, se rend dans la très riche famille schuyler pour y couvrir une banale histoire de chantage amoureux.

Bravache et fantasque, Stew séduit Anne Schuyler, la fille de la famille.

Les deux amoureux convolent très rapidement en justes noces, et stew smith se retrouve en couverture de son propre journal, affublé de surnoms tels que "monsieur Anne Schuyler" et "le cendrillon masculin".

Moqué par son milieu d'origine, il comprend qu'il va devoir se battre pour ne pas être "un oiseau en cage", prisonnier de la fortune de sa femme et de l'influence de sa puissante famille.


Tourné pendant la grande dépression américaine de 1929, la blonde platine est une vraie comédie de moeurs.

Les deux milieux, celui du journalisme et celui de la haute société y sont présentés sous l'angle de la satire.

Le ton est léger, mais à travers le personnage du journaliste balloté entre sa volonté d'indépendance et ces sentiments pour sa femme, le film égratigne gentiment l'aspiration à la réussite matérielle, qui reste, encore aujourd'hui, la grande affaire des américains.

Invité dans le monde de l'argent, le personnage n'y est jamais à son aise, il a d'autres aspirations qui le poussent à se confronter aux moeurs de la hautes société.


Le personnage principal est roublard, mais à aucun moment il n'est cynique, ses sentiments pour la riche héritière sont sincères, il souhaite construire quelque chose avec elle, mais c'est l'environnement autour de lui qui le réduit au rôle de simple passade amoureuse de sa femme ou bien à celui de gigolo (Un de ses confrères travaillant pour un journal concurrents fredonne, moqueur, le thème de la chanson " just a gigolo" dans une scène).

On est bien chez Franck Capra: les aspirations d'un homme moyen s'affrontent à une opinion publique friandes de potins et de raccourcis sommaires.


L'idéalisme forcené qu'on retrouve toujours chez Capra est dans ce film, plus tempéré, moins marqué.

Le film n'appelle pas, par exemple, à dépasser les différences de classes sociales, elles semblent inéluctables.

On pourrait trouver que c'est une morale conservatrice, les pauvres et les riches ne sont pas fait pour se mélanger à l'état de nature, mais le personnage de stew smith est justement celui qui essaye malgré tout, par amour.

Comme souvent chez Franck Capra, l'espoir est à chercher du côté de l'individu.


Le film est drôle, bourré de gags et les meilleurs sont visuels ( on sent encore l'influence du cinéma muet).

Je pense notamment aux scènes ou le personnage salue plusieurs fois en se courbant à l'excès un de ses adversaires parmi la famille schuyler, l'obligeant à faire de même pour respecter les convenances.

Ou à la scène où le personnage est séparé du valet de la maison Schuyler par une grille de fer, qui illustre visuellement ses craintes de devenir un oiseau en cage.


Ce qui est intéressant pour moi, c'est de comparer le traitement que ferait aujourd'hui hollywood d'un tel sujet, j'ai aucun doute sur le fait qu'en 2022, on aurait droit à une comédie romantique où le crapaud se transformerait finalement en prince, après quelques péripéties et voila tout.

Ce film de 1931 est plus audacieux et moins naïf que moult comédies romantiques actuelles.

Franck Capra est un cinéaste idéaliste, mais il n'est jamais "cucul" dans ce film.

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