est sous contrôle

Nous suivons Matthieu Vasseur qui est acousticien au sein du bureau d'enquête et d'analyse pour la sécurité de l'aviation civile (B.E.A)

Il est le technicien chargé d'écouter les enregistrements sonores du poste de pilotage pour reconstituer les événements en cas de crash d'avion.

Sa Femme Noémie est en charge de la sécurité pour une compagnie aérienne privée.

A suivre le couple dans sa vie sociale, nous découvrons le monde de l'aviation civile qui est un petit milieu élitiste fermé, obsédé par la sécurité de ses engins.

L'aviation moderne est un lieu de pouvoir qui concentre énormément d'enjeux, technologiques, financiers mais aussi politiques.

Matthieu Vasseur connait tous ses enjeux et sait sa responsabilité lorsqu'il se voit confier l'enquète sur le crash en France d'un vol dubaï paris ayant entrainé la mort de 300 passagers.

Pressé par les pouvoirs publics, sa hiérarchie lui demande de très rapidement trouver la cause de l'accident.

Mais à l'écoute des enregistrements, rien n'est évident, et Matthieu a des doutes.

Il donne ses premières conclusions, mais quelques chose cloche dans cette version et il décide de poursuivre ses recherches.

Dans le monde de l'aviation, tous doit être sous contrôle et de fait l'accident doit forcément avoir une explication logique.

Nous suivons Pierre Niney dans sa quête obsessionnelle pour retracer les événements du crash aérien, et fait rare, nous n'en savons pas plus que lui.

Il y a souvent au cinéma, des scènes qui renseignent le spectateur, qui lui font connaitre certains éléments de l'histoire qui échappent encore au héros, mais pas dans ce film.

Le personnage est sous pression, il lutte pas à pas pour recomposer les événements, mais nous ne savons pas situer la menace et de quelle ordre elle pourrait être.

Ce sont les détails égrenés petit à petit au fil du récit qui vont nous permettre de découvrir la vérité avec le personnage.

Le personnage de boite noire pourrait faire penser au héros du film Blow Out de Brian de Palma.

Les deux héros sont tous deux des "auditeurs compulsifs", capable de réecouter obsessionnelement la même bande sonore pendant des heures pour détecter un détail qui leur permettrait de recomposer la vérité.

Mais si le héros du film de De Palma aime "écouter" le monde pour mieux le fuir, le héros de boite noire avoue qu'il a choisi acousticien parce qu'il ne pouvait pas être pilote d'avion, il ne parvient pas forcément à tirer la vérité de ces bandes sonores qu'il doit écouter.

Il va devoir trouver d'autres qualités, plus intuitives, pour parvenir à terminer son enquéte.

Boite Noire me fait penser au formidable "I comme Icare" d'Henri Verneuil, même menace sourde qui pése sur l'enquèteur et le spectateur.

Ce film est suffisamment réaliste pour qu'on ait un sentiment de paranoïa pendant sa vision.

On se recompose ensuite, en se disant que tous les éléments du film sont entièrement fictionnels, mais le film se fait l'écho de pas mal de peurs contemporaines qui raisonnent forcément chez le spectateur.

Et si le sentiment de paranoia complotiste prenait sa source dans l'idée, illusoire, que tout est sous contrôle ?

Mayday, Mayday, des éléments peuvent échapper à notre contrôle...