L'autre Rive-Un film de Kiyoshi Kurosawa-Avec Tadanobu Asano,Eri Fukatsu,Akira Emoto,Yū Aoi.

the Death car, we're alive

Mizuki est visité par son mari Yusuke qui est considéré comme disparu depuis trois ans.

Il lui apprend qu'il est mort en mer, mais qu'il souhaiterait faire un voyage avec elle pour lui présenter les lieux qu'il a visités et les rencontres qu'il a faites.

Mizuki accepte de partir avec lui.

Je me souviens au début des années 2000, de l'insistance d'un ami à vouloir regarder les films du nouveau prodige du cinéma d'horreur Japonais, Kiyoshi Kurosawa.

A voir son enthousiasme, j'en avais déduit que ce cinéaste était "tendance".

J'étais comme souvent circonspect(mon côté "don't believe the hype!") mais j'étais un invité, j'ai donc cédé.

Je me souviens m'être parfaitement emmerdé devant Charisma, le trouvant convenu, je me revois ronchonner contre les effets de mode, mais mon pote a remis ça un peu plus tard et nous avons regarder ensemble Kaïro, et cette fois ci j'ai adoré le film.

Depuis cette époque, on parle moins de ce cinéaste.

Pourtant il continue de tourner, il est même assez prolifique et à mes yeux Kiyochi Kurosawa est un super cinéaste.

C'est du moins ce que je me suis dit lorsque ce cinéaste s'est rappellé à mon souvenir il y a quelques années, quand j'ai regardé Creepy, son film de 2016.

J'ai après ça décidé de suivre ce cinéaste qui aborde à chaque fois des sujets différents.

J'ai aimé "Vers l'autre rive", parce qu'il condense dans une seule œuvre des grandes thématiques de manière parfaitement cohérente.

Le film traite de la vie, de la mort, de la passion, du désir, de ce qui relie les êtres entre eux, de métaphysique, tout ça pèle mêle comme si de rien n'était.

Comme si ça allait de soi.

L'atmosphère globale du film est lumineuse et apaisante, il s'agit d'accepter les choses de la vie telles qu'elles sont, là traverser en ayant conscience de ne pas tout comprendre.

Le fantôme Yusuke se fait enseignant public à un moment du récit et les faits scientifiques qu'il enseigne au villageois nous ramène à notre petitesse et à notre ignorance.

Nous ne savons pas si Mizuki rêve tout simplement de son amant disparu, le film joue habilement de cette ambigüité nous la montrant parfois se réveillant seule, se questionnant sur le sens de son rêve.

La vie n'est peut être qu'un songe nous disait un auteur italien...

Le film nous plonge dans un tourbillon de questions, mais la destination du voyage de Mizuki est le deuil de Yusuke.

C'est finalement ce travail intime d'acceptation de la perte d'un être cher que le film figure.

On sort du film en se rappelant que la vie est pleine de mystères indicibles.

Un mystère parmi d'autres pourrait être que je pourrais citer ce film dans mes films préférés, sans bien pouvoir expliquer pourquoi.