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Je ne suis pas un grand fan de la politique électorale : je n’attends plus grand chose du Gouvernement et du Parlement français. « C’est par la tête que pourrit le poisson » comme disait Mao (qui s’y connaissait en pourriture pour en être une lui-même), et ça fait bien longtemps que le poisson-République a pourri par la tête...

Néanmoins, je ne suis pas non plus de ceux qui pensent que la majorité à l’Assemblée ou la couleur du/de la Président·e de la République ne change rien. Si dans tous les cas j’attends peu de positif, la capacité de nuisance n’est pas la même entre gauche, droite et extrême-droite.

Je crains donc terriblement le second tour que les médias nous annoncent depuis 2017, soit un duel Le Pen-Macron : j’ai très moyennement envie d’avoir à choisir entre d’un côté, une politique répressive et identitaire fondée sur l’idée d’une France éternelle mâtinée de néolibéralisme économique et de l’autre côté Marine Le Pen.

Alors, forcément, je cherche un peu d’espoir à gauche. Et j’entends « gauche » ici dans son acception la plus large, des trotskystes aux restes tremblotant du PRG : quand on n’a pas ce qu’on aime, on aime ce qu’on a et ça me désespérerait de devoir voter à nouveau au centre gauche, mais je prends cent fois Hollande plutôt qu’une fois Macron. Pas pour le positif, le bilan de Hollande est extrêmement négatif, mais parce qu’il l’est toujours moins que celui de Macron.

Et ben c’est pas joyeux. Pas tant pour les pauvres 25% que promettent les instituts de sondage à l’ensemble de la gauche. Quel sens a un sondage réalisé des mois avant le début d’une campagne ?

Non, mais parce que l’extrême-droite a *déjà* gagné. Peut-être pas dans les urnes — j’espère *jamais* dans les urnes —, mais ce sont eux qui imposent leurs thèmes à la société toute entière, et jusque dans les débats internes de la gauche.

Regardons l’état de la France aujourd’hui. Même en faisant abstraction du COVID que voit-on ? Un chômage de masse et qui dure, des inégalités qui se renforcent, un dérèglement climatique suspendu au dessus de nos têtes tel une épée de Damoclès, des services publics en miettes, une sécurité sociale détricotée, …

Et sur quoi s’engueulent nos chers irresponsables politiques de gauche ? Les réunions non-mixtes à l’UNEF. Tout le monde accuse tout le monde de connivence avec l’extrême-droite, de Faure qui parle de « rouge-bruns » en parlant de LFI à Mélenchon et son montage où il compare Faure à Le Pen, tous deux (et d’autres) inspirés par Zemmour. Et tous on des arguments pour le faire, car l’extrême-droite irrigue jusqu’à la gauche.

Or même si la gauche s’unit et qu’elle se range derrière un individu populaire et rassembleur pour 2022, la défaite est assurée tant que les termes du débat seront ceux de l’extrême-droite.

La gauche sera-t-elle au second tour en 2022 ?